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Guy Gweth (CAVIE) : « Il est urgent que des dispositifs de veille et d’intelligence voient le jour dans nos États »

  • Post category:Actualités
  • Temps de lecture :4 min de lecture

Conseil, formation… Guy Gweth a dédié sa carrière à la promotion de l’intelligence économique (IE) en Afrique. Depuis 2015, il est à la tête du Centre africain de veille et d’intelligence économique (CAVIE). Basé à Yaoundé au Cameroun, le CAVIE organise depuis 2022, la 2e édition du Festival de l’intelligence économique francophone (FIEF). La rencontre est prévue à Yaoundé le 2 novembre 2023 en prélude à la 43e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie prévue dans la capitale camerounaise les 3, 4 et 5 du même mois. Investir au Cameroun s’est entretenu à ce propos avec Guy Gweth, commissaire de la conférence.

Investir au Cameroun : Vous avez coutume de dire que l’intelligence économique (IE) permet de défendre, d’attaquer, d’influencer ? Comment ?

Guy Gweth : Absolument. La communauté de l’intelligence économique africaine réunie au sein du Centre africain de veille et d’intelligence économique (CAVIE) se considère comme le glaive et le bouclier des économies africaines. En qualité de bouclier, notre devoir est de contribuer à la sanctuarisation de nos patrimoines, le plus sensible étant informationnel. C’est l’aspect défensif. En qualité de glaive, notre mission est d’aller cueillir le feu partout où il se trouve, par la veille et l’investigation, pour le ramener et l’adapter à nos territoires. On gagne ainsi des années de recherche et développement, mais aussi des parts de marché. C’est l’aspect offensif. Enfin, parce que défendre et attaquer sont régis par des normes et travaillés par des émotions, croyances et autres perceptions, il faut alimenter les processus décisionnels institutionnels, individuels et collectifs. Cela passe par le lobbying et la production de connaissances diverses. C’est l’influence. Voilà comment nous les déclinons.

IC : Néanmoins, tous les coups ne sont pas permis…

GG : Les activités des membres du CAVIE sont régies par un code d’éthique téléchargeable sur le site de l’organisation. Document à accès libre, il peut donc être consulté par tous ceux qui le souhaitent. Il fixe le cadre de nos missions, précise les limites à ne pas franchir et détaille nos valeurs. Un de nos membres vient-il à enfreindre ce code ? Nous en tirons les conséquences. Et cela s’est déjà produit.

La situation est plus délicate lorsqu’un concurrent entrant sur les marchés africains arrive avec un autre état d’esprit, le plus souvent prédateur. Pour un tel acteur, tous les coups sont permis. Dans ces cas de figure, nous empruntons aux techniques de guérilla pour avoir l’agilité de contenir l’assaillant dans le respect des normes locales et des bonnes pratiques professionnelles. Cela est certes moins aisé dans la pratique qu’en théorie, mais c’est l’une des raisons d’être d’une organisation structurée telle que le CAVIE. 

IC : Vous avez justement créé en 2015 le Centre africain de veille et d’intelligence économique (CAVIE) avec notamment pour objectif de promouvoir les bonnes pratiques en matière d’IE sur le continent. Une dizaine d’années plus tard, quel bilan pouvez-vous faire ?

GG : Après 8 années d’existence, nous avons le choix entre voir le verre à moitié plein ou à moitié vide. À moitié plein, nous pouvons nous estimer heureux d’avoir formé plusieurs centaines de cadres et décideurs du public et du privé. Nous avons installé des dispositifs de veille, d’intelligence économique et de due diligence au sein des institutions étatiques, des compagnies privées et des organisations patronales. Nos références sont publiques et consultables sur le site du Centre.  

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